Un petit établissement monastique à l’origine du nom de l’actuelle commune est attesté dès le XIe siècle près d’un gué du Thouet, future ville basse. L’église paroissiale Saint-Pierre y est construite peu après, proche d’un prieuré Saint-Nicolas dit “Les Nobis” fondé entre 1097 et 1103. Vers 1026, Foulques Nerra établit un donjon, cette fois en hauteur, et un fief confiés à son vassal Berlay, prémices de la future ville haute. Cette famille plusieurs fois en lutte contre son suzerain conserve le domaine jusqu’en 1217. Une nouvelle famille s’y installe pendant deux siècles, les Melun-Tancarville, puis les d’Harcourt qui laissent de fortes marques à la ville en achevant notamment le château et l’enceinte fortifiée détruite plusieurs fois auparavant. Montreuil-Bellay fait partie des 32 villes closes d’Anjou ; la ville intramuros, très homogène encore aujourd’hui, n’évolue que très peu après le XVe siècle du fait même de son enceinte qui limite son développement urbain. L’essentiel du bâti se situe dans l’axe de la Porte St-Jean à la Porte Nouvelle, actuellement la rue Nationale. Sous l’Ancien Régime, Montreuil-Bellay devient le chef-lieu d’une importante élection réunissant 57 paroisses. Le commerce jusque-là florissant périclite dès le milieu du XVIIIe et cela malgré la canalisation du Thouet en 1741. Le déplacement du centre administratif à Saumur durant la révolution achève de réduire l’importance commerciale, économique et administrative de la ville, chef-lieu de canton depuis 1790. Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour voir une extension de la ville hors de ses murs, le long des routes d’Angers et de Saumur ouvertes dès 1841, ou de celle de Poitiers créée en 1885.(1) De 1965 à 1974, Edgard Pisani fut Maire de la commune. Alors Ministre de l’Agriculture, il créa en 1970 un lycée technique agricole consacré à la viticulture et dédia définitivement l’ancien camp américain de Méron au développement économique. La Zone de Méron est ainsi devenue un des plus vastes espaces industriels du département. Aujourd’hui, outre l’activité agricole et viticole

traditionnelle, la commune se développe aussi autour des activités touristiques et industrielles.

LE CHÂTEAU

Les 600 m de remparts flanqués de 13 tours de défense, la barbacane, les douves et la cuisine à foyer central illustrent remarquablement l’architecture militaire médiévale. La collégiale, le château neuf, le châtelet, les logis des chanoines et leurs Оeuves, chefs d’oeuvre de la Renaissance, embellissent au XVe siПcle la forteresse. Cette citadelle meublée est habitОe par la même famille depuis un siècle et demi.

Le vignoble pluri-séculaire du château est vendangé à la main. Elevés avec passion dans ses chais du XVeme, ses vins d’appellation Saumur Contrôlée sont mis en bouteille à la propriété. Ils sont commercialisés sous le nom «Château Montreuil-Bellay».

(1) Source : «Le Patrimoine des communes de Maineet-Loire» / Editions FLOHIC